Le parcours de Paula Kelly en natation est tout simplement inspirant. À l'âge de 12 ans, elle a participé aux Jeux du Canada de 1977 qui se déroulent dans sa ville natale de St. John's, à Terre-Neuve-et-Labrador. C'est à cette occasion qu'elle fait son entrée dans la compétition de natation sur le plan national.  

En réfléchissant à ces Jeux, Kelly se réjouit de l'émotion que lui procurait la compétition devant son public.  

« Parce que c’était local, nous avions un public local pour nous encourager. Lorsque je me déplaçais en dehors de la province, nous n'avions jamais l'avantage d'avoir ces gens-là. Le fait de concourir chez nous signifiait que les voisins, les ami.es de la famille et les parents étaient tous là. Je me souviens très bien d'avoir gagné ma course éliminatoires du 800m libre et toute la piscine était si enthousiaste. Je me souviens même de mon temps. C'était une expérience extraordinaire,» a déclaré Kelly.  

En tant que plus jeune membre de l'équipe de Terre-Neuve-et-Labrador, l'expérience de Kelly aux Jeux de 1977 a été marquant non seulement pour elle, mais aussi pour toute la communauté des nageurs de la province. Les Jeux multi-sports sont l'occasion de mettre en valeur des sports autres que le hockey, le baseball et le basket-ball, qui sont considérés comme les sports les plus populaires à Terre-Neuve-et-Labrador. Et c'est exactement ce qu'ont fait les Jeux de 1977, en catapultant sous les feux de la rampe des athlètes pratiquant des sports moins souvent mis en avant.

«Lorsque Blair Tucker a remporté sa médaille d'or au 200 mètres papillon, je pense que l'Aquarena doit encore avoir les échos de cette nuit-là».

Un autre fait marquant des Jeux de 1977 a été l'introduction de la première piscine de 50 mètres de Terre-Neuve à l'Aquarena, qui a permis d'élever le niveau de compétition de la province.  

«C'était un moment déterminant pour la natation, car nous avons obtenu la piscine de 50 mètres. En tant que province, nous nagions mieux que jamais. Après les Jeux de 1977, l'entraîneur Tom Arusso est venu de l'extérieur de la province et a porté la natation à un autre niveau. Il m'a entraîné jusqu'aux Jeux olympiques de 1980», a déclaré Kelly.

De 1978 à 1981, les récompenses de Paula se multiplient. Elle reçoit le prix de la meilleure performance d'une nageuse et, en 1980, elle est nommée athlète de l'année à St. John's et à Terre-Neuve. Kelly devient également la plus jeune et la première nageuse terre-neuvienne à faire partie de l'équipe olympique de natation du Canada en 1980. Malgré le boycott des Jeux olympiques de 1980, ce qui l'a empêchée de participer aux compétitions, les réalisations de Kelly sont restées remarquables. Elle participe à des compétitions internationales et remporte une médaille de bronze à Hawaï et une médaille d'or au Japon. Elle a également été nommée meilleure nageuse canadienne de brasse par Swim Magazine et reste l'une des nageuses les plus talentueuses de Terre-Neuve-et-Labrador.  

Kelly a commencé sa carrière de nageuse à la piscine Wedgewood de St. John's. La ville lui a rendu hommage en 2014 lors de la construction du centre communautaire Paul Reynolds.

«Le fait d'avoir mon nom sur la nouvelle piscine renforce définitivement mon lien avec la piscine d'origine. Le cercle est ainsi bouclé.»

Pour Kelly, la natation fait encore partie de sa vie. Mais au lieu de le faire de manière hautement compétitive, elle chérit le temps passé dans l'eau et apprécie le sentiment de calme et de méditation que cela lui procure. Selon elle, les athlètes peuvent trouver un espace calme pour gérer les situations de haute pression.  

«Je sais maintenant qu'il y a beaucoup de soutien pour les athlètes afin de les aider à faire face à la forte pression qu'ils subissent lorsqu'ils sont en compétition. Il y a tellement d'athlètes de mon époque qui, je pense, ont vraiment lutté contre cette pression qui leur était imposée pour être constamment performants, sans aucune aide. Nous l'avons fait et nous nous sommes rendu.es compte après coup que nous venions de vivre quelque chose d'important. Je suis heureuse que les athlètes bénéficient aujourd'hui d'un soutien beaucoup plus important.» 

« Il est également très important que les athlètes trouvent un endroit où ils peuvent mettre les choses en perspective. Ce n'est pas la fin du monde si vous ne faites pas ce temps ou si vous n'obtenez pas cette médaille. En effet, en prenant du recul et en vieillissant, on se dit que ce n'est pas grave.» 

Son message aux athlètes qui se rendent aux Jeux de 2025 est clair : "Tout d'abord, profitez-en. Imprégnez-vous-en. Pour de nombreux athlètes terre-neuviens, il pourrait s'agir de leur première compétition nationale, et c'est très excitant. Profitez de l'expérience de concourir à un niveau aussi élevé devant vos amis et votre famille. Le soutien local sera incroyable et rapprochera les communautés. C'est une expérience merveilleuse à vivre.